En arrivant à Montevideo, et sur les conseils de nos amis, nous cherchons le Lycée Français afin de rencontrer le directeur de l'école élémentaire pour lui proposer notre exposition. Il ne peut pas nous recevoir. Nous reviendrons le lendemain. Après avoir revu Olive et Lucile dans leur superbe apart face à la mer, nous débarquons chez Nathalie en fin de journée. Elle nous attend tout sourire ! Il pleut et nous avons un sacré bordel à décharger, notamment une dizaine de lessives!
Sa maison est splendide. C'est une ancienne demeure coloniale. Un superbe escalier en marbre nous accueille pour accéder à l'étage. Tous les sols sont en carreaux de ciment ou en plancher dont les lattes font la longueur des pièces! Les plafonds sont très hauts et toutes les portes sont en bois. De plus, Nathalie est documentaliste, on peut donc imaginer la quantité de livres, de CD, de vidéos qui trônent dans toute la maison... Il y en a jusqu'au plafond. Un rêve! C'est Lise qui en profitera le plus en dévorant des Tintins... Et puis, Nathalie et son mari ont voyagé en Afrique et en Amérique centrale. Ils ont donc ramené de leurs différents voyages des magnifiques objets d'artisanat: masques, poteries, tissus... Sa maison a une âme et nous nous y sentons tout de suite bien. Les meubles sont en bois. Chaque objet a son histoire et c'est un régal d'entendre Nathalie nous dévoiler une petite anecdote sur chacun d'eux. Nous nous préparons de bons petits repas; nous discutons en buvant du bon vin. Nathalie est heureuse de nous avoir chez elle. Cela se sent et c'est bien agréable! Elle nous parle d'elle, de sa vie, du décès de son mari omniprésent dans ses propos, de son éventuel retour en France, mais pourquoi? On est heureux d'être auprès d'elle. Et puis, cela fait deux mois que nous n'avons pas vécu dans une maison. Cela fait du bien de retrouver du confort: de l'eau à volonté; des douches chaudes; une machine à laver. Waouh!!! C'est du luxe maintenant pour nous!
On passe généralement nos matinées « à la maison ». On fait les lessives; on bosse... Ce n'est que l'après midi que nous bougeons. Nous nous promenons dans la vieille ville. Nous visitons le musée Torres Garcia, artiste très couru en Uruguay. On fait des allers-retours à l'école pour finaliser le projet. Nous nous occupons également de la voiture. Il faut savoir qu'elle roule de nouveau très bien! Elle a retrouvé sa jeunesse. Par contre, il y a un roulement qui fait du bruit... Nous la faisons donc vérifier par un garagiste. Il nous rassure en nous conseillant d'acheter les pièces à Buenos Aires (car en Uruguay elles sont horriblement taxées et les délais de livraison sont très longs...) et de faire réparer plus tard, en Argentine, si le bruit s'intensifie. Il fait les vidanges. La voiture est bonne pour un nouveau tour!
Nous sommes accueillis dans une classe de CM2 du lycée français de Montevideo. Malheureusement, nous ne pourrons pas réaliser d'ateliers car c'est la fin de l'année de ce côté-ci du globe: ils ont les bulletins à faire; il y a les évaluations nationales dans certaines classes et la fête de l'école en fin de semaine pour laquelle chaque classe réalise un petit spectacle. Je n'ai pu discuter avec l'enseignante que 5 mn entre deux cours avant l'intervention. Quand on les voit tous courir dans les couloirs, on est bien content de ne pas travailler! Les filles n'avaient pas franchement envie d'être présentes mais finalement, elles sont restées... Nous avons d'abord présenté l'exposition en expliquant comment avaient été réalisées les productions des élèves marocains. Puis nous avons parlé de notre voyage en montrant quelques photos sur un videoprojecteur. La partie sur l'artisanat marocain n'avaient pas beaucoup d'intérêt pour eux. Cela peut avoir un sens si cela précède ou succède un atelier en arts plastiques avec eux. Par contre la partie consacrée au voyage a semblé les intéresser davantage. Si nous renouvelons l'expérience, il faut absolument réaliser un atelier avec les élèves...
Pendant toute la semaine, il a fait un très beau temps. Nous avons donc profité de la plage. Il faut savoir que Montevideo a la particularité d'avoir la plage au pied de la ville. Et quelles plages! La mer semble propre même si l'eau a une couleur parfois un peu marron. Sur cette partie de la côte et encore plus loin, les plages subissent l'influence du Rio de la Plata et donne à la mer cette couleur marron. On peut imaginer la taille de l'embouchure! Des km de rambla (grosse route longeant la plage) sépare la ville de la plage. C'est impressionnant car il est courant de rencontrer en ville des gens qui se baladent en short ou des filles avec un haut de bikini! Ils reviennent tout simplement de la plage! Il y a également énormément de gens qui font leur footing sur la rambla. Pour les voitures qui passent, c'est un vrai spectacle. Du moins pour les passagers car les conducteurs doivent faire attention à la circulation: les limitations de vitesse sont assez élévées (70 km/h) pour une zone dans laquelle circule autant de piétons! Pour les filles, Montevideo c'est la classe parce qu'il y a la mer partout!
Nous allons au resto avec les copains. On se paie même le luxe de faire garder les enfants pour avoir une vraie soirée entre adultes! Ca faisait longtemps!
Je visite également un musée avec Nathalie. Elle connait la conservatrice et profite de ma présence pour le découvrir car elle ne le connaissait pas encore. Avec son amie pour guide, nous pouvons ainsi entrer dans les parties secrètes du musée. Ce sont d'anciens thermes magnifiquement restaurés. Elle m'emmène dans une boutique de gaucho où nous contemplons l'artisanat emblématique de cette partie de l'amérique du sud. Et puis, j'avais craqué sur ses bottes faites sur mesures. Elle me fait donc découvrir sa boutique de bottier où nous observons les artisans travailler sur leurs machines. Je n'ai pas pu résister à l'envie de me payer une vraie paire de bottes de campo, tout en cuir, faites mains et de toute beauté. J'adore! Nous nous baladons également dans des boutiques de vannerie et d'objets en bois. Nous avions remarqué de superbes chaises à Cabo Polonio et Nathalie sait où en trouver... Bref, elle me fait découvrir ses boutiques et je profite de l'absence de Yan pour goûter pleinement de cet instant!
Nous sommes en période électorale. Le premier tour est déjà passé et, contre toutes attentes, la gauche a été ballotée. Tout le pays est en émoi. Et puis, contrairement à nos habitudes, ici, les gens affichent ouvertement leur préférence politique. Les voitures sont décorées à l'effigie de son candidat et chacun y va de son drapeau à la fenêtre! Certaines façades d'immeubles en sont couvertes! Surprenant mais plutôt positif non? Il y a réellement débat.
La semaine s'écoule vite. Nous quittons Nathalie à regrets en espérant vraiment pouvoir revenir en mai avant de prendre le bateau. Cela nous fera une dernière occasion de revoir tous nos amis et de profiter de la douceur de cette ville.
Nous amenons les filles à la kermesse de l'école avant de rejoindre Olivier et Lucille à Santa Lucia. Nous passons un dernier week-end avec eux. Lise prend un cours de surf. Le rêve pour elle! On farniente une dernière fois avec les copains et on tente de s'organiser des retrouvailles en Patagonie où ils doivent passer des vacances en janvier. C'est dur de partir mais il faut bien continuer car nous devons rejoindre Emilie et Bertrand sur la péninsule de Valdes pour le 20 novembre. Les baleines n'attendent pas!
Une fois sur la route, nous sommes heureux de retrouver notre maison à nous aussi petite et inconfortable soit-elle... Nous nous dirigeons vers Colonia del Sacramento pour y prendre le bateau vers Buenos Aires. A notre arrivée, nous réservons tout de suite le premier bateau du lendemain car il ne reste aucune place dans la journée. Nous en profitons pour visiter la ville. Elle est adorable. Contrairement aux autres villes organisées en quadras, ici, les rues sont minuscules et toutes entortillées. C'est quand même plus sympa même si c'est moins fonctionnel! D'ailleurs, pourquoi le Brésil, l'Argentine et l'Uruguay ont-ils leur réseau urbain organisé de cette façon, en quadras? On me répond que ce sont les espagnols qui ont implanté cette urbanisation. Pourquoi en Espagne n'est-ce pas comme cela alors? Et pourquoi retrouve-t-on les quadras au Brésil alors que c'est une ancienne colonie portugaise?
Nous finissons la journée au bord du Rio dans lequel les filles se baignent et nous dormons directement sur le port car nous devons prendre le bateau de 5h30 et nous y présenter à 4h du matin. Ca va être très très dur...
Novembre 2009 : Montevideo |
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